Finalement, le moteur hors bord finira sa carrière dans une poubelle de Mazatlan. Après avoir été réparé par notre ‘spécialiste’ pendant une semaine, il n’a fonctionné qu’un bon quart d’heure, on va dire, pour se taire a jamais. Le capitaine, après avoir mécaniqué une dernière fois dessus, a finalement appliqué la solution finale… Nous n’avons désormais que ses gros bras musclés pour nous emmener a terre… Quand on n’a pas de moteur, on a des bras ! Le 20 avril, nous quittons le confort de la marina Singlar pour filer plein ouest vers la Baja California, dernier état mexicain, ou plus de 750 miles de navigation (en ligne droite) devront être tombés avant d’arriver aux Etats-Unis. Pendant 48 heures, nous traversons la mer de Cortes et subissons a peu près tous les secteurs de vent. Nous arrivons au petit matin, près du mouillage de los Frailes (les moines en espagnol), bien difficile à discerner dans un brouillard épais (le dernier remonte à la cote est des Etats-Unis, il y a presque 2 ans). Nous devinons la cote au dernier moment et le soleil se lève sur un paysage magnifique : dunes de sable, rocailles et désert. Nous passons 2 jours dans cet endroit, à nager dans les eaux turquoises et à explorer les environs. Nous marchons, notamment, sous un soleil de plomb, jusqu’au Cabo Pulmo tout proche, mais, sans lever le pouce, l’auto stop fonctionne bien sur ce chemin ou les rares locaux ou touristes motorisés nous proposent le siège arrière. Nous ferons même notre B.A. du jour en désensablant un winnibago (camping car) américain qui s’est aventuré trop prés de la plage ! La prochaine étape nous emmène à Cabo San Lucas, pointe sud de la Baja California. La également, nous arrivons au petit matin et pouvons admirer le lever du soleil sur ‘El Arco », arche naturel qui sépare la mer de Cortes de l’océan pacifique et apercevons notre premier loup de mer, aussi gros mais plus rare que les ‘fucks’ a bannière étoilée que nous rencontrons souvent. Nous mouillons dans la grande baie de San Lucas à coté du yacht «Attessa » (avec son hélicoptère dessus) cher à notre ami Riquito (voir rubrique de mars dernier à Melaque). Alors, pour ceux qui cherchent un endroit ‘branché’ en Baja California, c’est Cabo San Lucas ! La plage, bordée d’hôtels, est bondée ! Il y a de tous, du body builder qui roule des épaules a la vieille peau retendue en passant par la pitoune rouge vif. Il y a aussi pas mal de kékés sur l’eau : jet skis qui font danser Anesthésie toute la journée, innombrables petites barques et bateaux en tous genres (simili gallion de Pirate des Caraibes, trimara sans mat en passant par les anciens voiliers de la Coupe America !) pour promener le touriste a toute heure. Etant mouillés assez près de la plage (près de 100 mètres d’eau dans la baie), nous avons droit à l’animation et à la musique a fond toute la journée (en général, on commence a 7 heures du matin avec Les Doors et on finit vers minuit avec le groupe Abba !). Nous nageons tous les jours jusqu'à la plage et avons amélioré notre record de vitesse à la brasse afin de ne pas nous faire découper par un jet ski. Pour nous échapper de cette faune particulièrement présente le week end, nous traversons la baie pour nous rendre sur la Playa del Amor beaucoup plus calme, coté mer de Cortes. Juste en face, coté Pacifique, s’etend la Playa del Divorcio, beaucoup plus houleuse ! Nous sommes 3 voiliers au mouillage et avons fait connaissance d’un second bateau qui va jusqu’a Vancouver (ye !!). Annalise et Paul, 75 ans bien tassés, pêche d’enfer, sont canadiens, et ont passé les 11 dernières années sur l’eau, du Canada à la Finlande, en passant par la Caraïbe et l’Amérique Centrale avant de retourner a la maison. Nous passons un après-midi avec eux à discuter météo et route à faire. Apres tous les rabat-joie démoralisateurs rencontrés sur l’eau (vous n’y arriverez jamais !), on trouve Annalise et Paul bien rassurants même si ce ne sera pas facile. Nous passons nos journées a faire des provisions car la cote pacifique de la Baja est dénuée de centre d’approvisionnement corrects et attendons une bonne météo pour nous lancer dans cette longue remontée face au vent et réputée difficile.
PS 1 : Apres 3 changements d ordinateur, plus de 2 heures a essayer d afficher le blog et 3 copiages des photos, voici enfin le blog a jour, petits chanceux !!! Nous nous passons des commentaires photos et vous laissons le soin de les trouver. Les meilleurs seront publies.
PS2 : Nous recevons depuis 2 jours des e-mails soucieux concernant la grippe du porc (dommage, on commencait a retrouver de la bonne charcuterie !!). Ici, silence radio sur ce probleme, jamais entendu parler (Catherine n a pas de groin et Gillou n a pas la queue en tire bouchon!). Mefiance tout de meme sur le proverbe bien connu "une femme dans chaque port et un porc dans chaque femme".
De toute facon, ne vous inquietez pas, tant que le riz et les fayots ne sont pas contamines, nous ne risquons rien.