mardi 29 septembre 2009

Du 30 aout au 26 septembre 2009 – Nanaimo / Bowen island / Vancouver B.C. – Canada – 45 miles.

Merci a tous de nous avoir suivi jusqu'ici
Village olympique avant ses splendeurs
Soleil du soir sur sommets enneiges
Squamish, sur la route de Whistler
Notre nouvelle adresse
Quartiers d'hiver
Divers quartiers
Visite des copines de Montreal l'hiver dernier
False creek, centre ville de Vancouver
Vancouver by the sea
Bowen island marina
Suicide a la binouze ou il etait un foie
Ca biche Teju!!!
Mouillage profond a Bowen
Mont Gardner
Enfin le soleil
Patience recompensee
Touche pas a mon pot, ou voisin en fumette
Colombie britannique, nuages, mer et montagnes

A la demande de nos chers lecteurs O combien assidus (combien êtes-vous au fait ? levez la main !!!), voici la narration, suite et fin, de nos tribulations nautiques.
Comme, après de nombreuses démarches infructueuses sur le web, nous désespérons de trouver facilement une marina, nous décidons d’écourter nos ballades plus au nord et projetons d’atteindre Vancouver en deux ultimes étapes. Passons sous silence les avatars habituels de dernière minute au mouillage, ou la veille du départ, deux abrutis, pardon, deux bateaux Américains, à couple, jettent une seule ancre juste …devant nous (le bateau acier aimante t-il les picroutes ?) et partent se goinfrer a terre. Eclusant tranquillement une mousse chez notre ami Pierre, nous sautons dans l’annexe et retournons à bord constatant que nos deux branquignols dérapent sur nous. Nos deux hurluberlus rappliquent, alertés par un voisin les sachant à terre ; les autorités du port arrivent également entre temps, prévenus par les Tam Tam indiens. Les contrevenants sont cordialement priés de dégager par le ‘harbour patrol’, et s’exécutent, la queue basse, encouragés par les invectives acerbes de l’amiral (a ne pas déranger pendant l’apéro). Le lendemain, nous partons pour Bowen Island, petite ile à quelques encablures au nord ouest de Vancouver que nous atteignons après 30 miles au portant (enfin du vent dans le cul !) sous génois. L’unique mouillage de l’ile est occupé par quelques bateaux issus de la grande vague soixante huitarde rencontrée depuis la cote californienne. Nous mouillons dans 16 mètres d’eau (c’est beaucoup !) mais il n’y a pas mieux pour éviter les anicroches avec nos nouveaux voisins qui ne sont pas en mal de pote !!! (voir photo !). Nous passons une semaine a Bowen Island ou nous arpentons les différents sentiers de randonnée, notamment celui qui mène au Mont Gardner ou nous découvrirons, au sommet, après une heure d’attente dans le brouillard, un magnifique aperçu du relief de la Colombie Britannique. Nous aurons également droit a 48 heures de pénitence a bord pour cause de mauvais temps, le capitaine n’étant pas serein avec une pioche accrochée par 16 mètres de fond (mais ca a tenu !!!). C’est le 8 septembre que nous entamons notre dernière étape vers la ville de Vancouver, destination finale de notre périple entamé pratiquement 2 années auparavant. Nous rentrons dans la baie de False Creek, unique mouillage de la ville, réglementé par un système de permis. Nous y retrouvons nos deux teutons préférés, Timo et Sandra, avec qui nous passons quelques jours avant leur départ pour Victoria ou ils ont décidé d’hiverner. Nous dévalisons ensemble les débits de boissons et de tabac pour fêter nos retrouvailles et refaisons le monde. False Creek est une baie très protégée située au sud du centre ville de Vancouver, ce qui nous permet d’appréhender cette ville jusqu'à présent inconnue. Nous mettrons un certain temps à nous réhabituer aux gratte-ciel et à la vie urbaine. Des notre arrivée, nous partons en pèlerinage a la recherche d’une marina pour Anesthésie. Très vite, nous constatons que nos craintes se confirment. Contrairement à toutes les publications nautiques éditées, Vancouver n’est pas une destination appropriée pour les bateaux, la ville n’ayant pas investi, ces 30 dernières années, dans les infrastructures nécessaires pour accueillir une flotte toujours croissante. Les marinas existantes en profitent pour surévaluer leurs prix et choisir leur clientèle pour les rares places qui leur restent. Elles en arrivent à louer des pontons pour 6 mois à un tarif journalier mettant la location a plus de 1200 $/mois ! Pendant une semaine déprimante, nous accumulons les kilomètres à pied, de yacht club en marinas, pour nous entendre proposer les aberrations suivantes :
- Il y a une liste d’attente de 5 ans pour avoir une place et c’est 10 ans pour les gens voulant vivre a bord !
- Pour joindre un yacht club, il faut d’abord payer 10 000 $, attendre environ 2 ans pour obtenir une place que l’on paye ensuite environ 800 $/mois + électricité !
- Pour obtenir une place à quai dans la région nord de Vancouver, il faut acheter le bateau qui y est amarré. Et le capitaine de répondre « Existe-t-il alors un endroit ou couler le bateau que nous possédons déjà ? !!(en anglais dans le texte..)
- Ponton à vendre dans False Creek : 600 000 $
- Particulier qui sous-loue son ponton et demande 2000 $ en plus du prix de la location pour être le premier servi sur sa liste d’attente.
A ce stade de nos recherches, nous avons le moral dans les godasses...et pensons au suicide collectif a la Marlboro/binouze…
Lors de notre court passage à Victoria, nous avions entendu parler d’un bateau tasmanien, qui avait connu les mêmes problèmes lors de son arrivée à Vancouver, un an auparavant. A force de recherches, nous retrouvons le voilier et ses propriétaires, Chris et Margie, au Maritime Museum de Vancouver ou ils sont amarrés. Chris, étant devenu, entre temps, le ‘Dockmaster’ du musée, nous informe qu’il reste une place de disponible pour seulement un bateau lourd, le ponton proposé étant plus exposé a la houle que les autres. Loin de lui faire défaut, pour une fois les 11 tonnes d’Anesthésie sont reconnues a leur juste valeur et 8 jours plus tard, nous intégrons nos quartiers d’hiver au musée maritime de Vancouver (ferions-nous déjà partis du patrimoine historique du Canada ? dixit Gillosaure) ou nous sommes chaleureusement accueillis par nos différents voisins (a peine arrivés, une ‘dock partie’ est déjà prévue début octobre !). L’endroit est très joli et nous aimons déjà notre nouveau quartier situé dans le parc Vanier avec une vue imprenable sur le dowtown a l’est et sur les montagnes et l’océan a l’ouest. Seul point noir au tableau, les commodités (douches, lessive etc..) sont a 10 minutes a pied… Bénéficiant d’un temps superbe depuis des semaines, nous en profitons pour rendre Anesthésie confortable et habitable pour les prochains mois d’hiver (chauffage, électricité, nettoyage etc…). Nous reprenons aussi contact avec Annalise et Paul, les danois/canadiens rencontrés à Cabo San Lucas au Mexique, qui ont réintégré leur maison à Vancouver. Non seulement Annalise et Paul nous invitent à diner au très ‘select’ Royal Vancouver Yacht Club, sous l’œil de la reine Babette et de son rejeton Charlot en portrait dans le salon, mais également nous conduisent jusqu'à Whistler par cette fameuse route panoramique de laquelle nous pouvons admirer l’océan et les montagnes enneigées de cette région prometteuse. Le lendemain, nous sommes invités à diner chez Jurek et Channing, un jeune couple americano/canado/ polonais connus au café internet ou nous allons souvent faire nos recherches de boulot (parce que vous n’êtes peut être pas au courant mais il faut renflouer le cochon !!!). Jurek et Channing sont récemment arrivés à Vancouver après avoir vécu 7 ans sur la rue Papineau a Montréal (des anciens voisins en fait !!!). Nous essayons ainsi d’organiser tranquillement notre nouvelle vie qui est agrémentée récemment par de sympathiques rencontres.

Nous remercions infiniment tous nos lecteurs qui nous ont patiemment suivis et soutenus pendant ces 2 années de voyage au gré de nos bonnes et mauvaises fortunes de mer. Leurs e-mails et/ou commentaires revigorants nous redonnaient, a chaque fois, le coup de pied au cul nécessaire pour aller de l’avant. Le capitaine et son amiral seraient ravis de les accueillir, (pas tous ensemble, SVP), ne leur fournissant que le gite et le couvert, le transport n’étant pas inclus.


Si vous trouvez notre écriture un peu penchée, c’est que nous essuyons aujourd’hui notre premier coup de vent dans notre résidence hivernale. Anesthésie tire sur ses amarres, son gros derrière bougeant sous les rafales a 35 nœuds et la houle du bassin. Nous n’en avons donc pas fini avec le flux et le reflux qui font marée ???