dimanche 22 juin 2008

Du 7 au 20 juin 2008 - Isla Providencia, Colombie / Bocas del Toro, Panama – 260 miles













Providencia ! Voila une île qui porte bien son nom ! Tous les navigateurs, qu’ils viennent du nord, du sud, de l’est ou de l’ouest sont bien contents de jeter l’ancre face à ce bout de terre perdu dans la mer Caraïbe. L’île de Providencia restera une belle surprise dans le voyage. Contrairement a son île sœur, l’île San Andres, un peu plus au sud, la population de Providencia a refuse tout développement touristique. Cela en fait un endroit authentique ou la nature n’a pas encore été massacre par des complexes immobiliers et hôteliers comme c’est souvent le cas. Les habitants de l’île sont d’une gentillesse incroyable et ne savent que faire pour nous faire plaisir. De plus, l’île est belle avec ses montagnes verdoyantes ou poussent mangues, ananas, corossols et autres délices tropicaux. En tout cas, on fête tout de suite notre arrivée à Providencia avec les copains de bateaux qui nous ont bien aides à Cayo Vivorillo. On loue aussi une moto pour faire le tour de l’île et passons une excellente journée tous ensemble. Bon, on passe aussi des après-midi a essayer de régler les problèmes existentiels d’Anesthésie mais bon, il n’y a pas grand-chose a Providencia donc c’est plus du rafistolage qu’autre chose. Comme à chaque nouveau mouillage, les drapeaux bleu/blanc/rouge se rapprochent pour faire connaissance. Nous sympathiserons surtout avec Guy du bateau « Archelon » qui sillonne les mers du globe depuis 30 ans. Un sacre personnage ce Guy ! La cinquantaine, cuistot, fana de pêche, Guy à la particularité d’avoir 2 serpents a bord… dans une cage, certes mais quand même !!! (Tu m’étonnes qu’il n’y ait pas de nana a bord !!). Depuis 4 mois a Providencia, Guy connaît un peu l’île et nous emmènera en foret d’ou nous reviendrons chargés de mangues trouvées sur le bord du chemin. Guy est donc célibataire mais il remédie à cette situation à chaque escale. D’ailleurs, depuis quelques temps, il fricote avec Rosita, une colombienne qui est guide touristique. Cela nous vaut le plaisir d’être invites un dimanche a gravir la montagne la plus haute de l’île « El Pico » avec nos 2 tourtereaux. Guy profitera de cette balade pour attraper des lézards car ses 2 serpents on faim et personne sur l’île ne veut lui vendre de poussins pour nourrir ces reptiles adores ! (Ah, on en voit des énergumènes !!). Encore une bonne partie de rigolade ! Imaginez notre Guy qui s’est fabrique une sorte de canne avec un bout de fil de pêche au bout duquel il a fait un nœud coulant. Il chope la tête du lézard dans le noeud, le décolle de terre et c’est la que Gilles intervient pour prendre le lézard, le mettre dans le sac et fermer le tout et croyez moi, après quelques prises, ça gigote pas mal dans le sac !!! Apres quelques échecs, la technique s’améliore et10 lézards seront finalement capturés. Une fois la pitance des serpents assurée, nous continuons notre ascension vers le ‘Pico’ sur un sentier en bon état mais non balise. Vers midi, nous atteignons le sommet d’où, bien entendu, la vue est splendide. Nous pouvons admirer chaque cote de Providencia, et réalisons combien l’île est petite. Rosita nous fait redescendre par la « Piedra de la Méditation » (une p’tite boucle ?) d’où nous pouvons admirer les récifs turquoises qui entourent une grande partie de l’île. Encore une bonne journée de vacances !!!!
Un après-midi, on ira aussi regarder France/Hollande a notre restau favori (no comment !!).On resterait bien un peu plus à Providencia mais bon, il faut bien partir un jour… Le 16 juin, après un dernier verre avec Guy, nous levons l’ancre pour encore 2 longues journées de mer. Pas beaucoup de vent, mer d’huile, Anesthésie file tant bien que mal vers le sud. Le capitaine alterne encore les purges de diesel et l’épongeage des fonds (je suis sure que vous l’entendez rouspéter d’où vous etes!!!). Nous apercevons la cote du Panama 2 jours après notre départ et avons droit à un festival de dauphins qui nous suivront et feront mille pirouettes pendant des heures. L’approche est longue mais nous finissons par rentrer dans le chenal qui nous emmène à Bocas del Toro. Nous mouillons vers 17 heures près d’une marina ou se trouvent déjà une vingtaine de bateaux. Nous avons a peine jeté l’ancre que les autorités du Panama (4 personnes) sont déjà a bord pour faire les papiers !!! (C’est quand qu’on dort ?). Depuis 2 jours, nous découvrons le village de Bocas del Toro entoures de ses innombrables îles couvertes de mangrove. Encore un endroit ou la vie est difficile !!! Nous retrouvons les copains de Vivorillo et en plus la marina nous organise des barbecues ou on est bien obliges d’aller pour « socialiser » un peu !!! En tout cas, sauf changement climatique majeur, nous sommes maintenant hors zone cyclonique. En tout cas, la saison des pluies a commence. Depuis hier soir, on se fait bien rincer.




vendredi 6 juin 2008

Du 20 mai au 6 juin 2008 - Isla Guanaja / Isla Providencia











Ayant trouve a Panama un internet qui fonctionne, voici quelques photos pour vous faire patienter :
Plus faineant que moi tu meurs !
Laisse les gondoles a la petite Venise (Guanaja)
Verifications entre Cayo Vivorillo et Isla Providencia
Ou y a de la purge y a pas de plaisir
Ou y a de la pluche y a pas de plaisir
Providencia : enfin les vacances !!!!
Le canon de la baronne (ou comment ressembler au petit singe)
Mega teuf avec les copains de bateaux de Vivorillo
Portrait en pied des auteurs
On ne reconnait plus personne sur Harley Davidson !








Du 20 mai au 6 juin 2008 - Isla Guanaja/Trujillo, Honduras - 30 miles
Trujillo/Cayo Vivorillo, Honduras - 160 miles
Cayo Vivorillo, Honduras – Isla Providencia, Colombie - 200 miles

Ouf ! Enfin !!! nous venons de passer ce rongntujuuu de cap Gracias a Dios tant redoute depuis notre départ du Guatemala…non pas que ce soit un Raz de sein, un cap Horn ou que sais je encore, mais, quelle fastidieuse approche ! Dressons le décor : mettez une cote sans abri s’étendant d’ouest en est s’incurvant a angle droit vers le sud au fameux cap pré cite…balayez la d’un vent d’alizé d’est dominant, qui aura tendance a longer cette même cote. Pour finir parsemez la de cayes et de hauts fonds sur une largeur de 100 miles.
La table est mise, servons les amuses gueules…

Nous passerons une semaine à Guanaja à attendre une bonne météo. Durant cette même semaine, le lendemain de notre arrivée, un gentil voisin nous fera déraper, après avoir mouille sur notre avant à 2 mètres de l étrave. Nous voici dérivant de nuit dans la rade, sous les rafales, l’ancre traînant dans l’eau, risquant d accrocher un proche câble sous marin de10 000 volts…Bonjour le sapin de noël si on le croche !!!! Mais nous réussirons à joindre le quai de ravitaillement en carburant de l île ou le sympathique patron nous autorisera à stationner la, le reste de notre séjour. Bonne nouvelle car le mouillage de Guanaja est vraiment pourri !!
Nous ferons aussi connaissance du bateau français ‘Nuage Bleu’ qui arrive de Panama, Claude et Michèle, couple de toulousains sympas, dans la soixantaine mais avec une pêche de 20 ans !!! Nous passerons une journée entière a bord de ‘Nuage Bleu’ a échanger des informations (San Blas contre Rio Dulce), des cartes nautiques, aperos et repas. Nous nous trouverons même une connaissance commune, le bateau ‘Phebus » !!! Nous connaitrons également avec eux une grosse frayeur !!!. Le soir, après un bon dîner sur leur bateau, Claude sort dans le cockpit et s aperçoit que son annexe avec le moteur dérive dans la baie de Guanaja sous des vents de trente noeuds. Ni une ni deux il saute a l’eau, s’étant heureusement muni d une paire de palmes. De son bateau nous essayons de l’éclairer avec un spot mais ne tardons pas a le perdre de vu…. Au moins 45 minutes passent, sans nouvelles de Claude. Nous n’avons pas d’autres annexes avec nous et sommes coinces, impuissants, sur ‘Nuage Bleu’. Anesthésie locale est trop loin pour aller la chercher a la nage (un homme a la mer, ça suffit !!!). A force de crier, nous finirons par réveiller le seul autre bateau au mouillage qui partira à la recherche de Claude. Nous lancerons plusieurs appels de détresse à la VHF sur le 16 pour obtenir de l’aide. Personne en ligne. Ca roupille au Honduras. Nous finirons par réveiller le gars du ponton de diesel à force de corne de brume et de coups de projo. Il viendra au bateau avec sa grosse barque et partira, lui aussi, à la recherche de Claude. Finalement, près d’une heure après son plongeon, nous voyons arriver notre Claude, chien mouille a bord de son annexe…. Sacre Claude qui renouvela cette nuit la, les exploits de notre Johnny Weissmuller préféré. (Voir chapitre sur le Rio Dulce). Tout finira bien finalement. Voila des grands parents qui auront des histoires à raconter à leurs petits-enfants !!!
Enfin la veille de notre départ, arrivé de Panama du catamaran belge « Byzance’ (amis de ‘Nuage Bleu’ d’ailleurs !!!). La aussi, tout le monde sympathise. Encore des échanges : cartes du Belize contre… bouteille de pastis (denrée rare et o combien précieuse en ces contrées lointaines !). Avec Byzance, nous décidons d aller visiter des chutes d eau de l’autre cote de l’île. Partis avec leur dinghy, ne trouvant pas notre route, nous nous accostons à une propriété pour demander notre chemin. Quel accueil !
Nous voyons débouler un bas rouge, un setter et une merdignasse a poils roux qui nous encerclent a 120 degrés et tentent sans vergogne d améliorer leur menu du jour. Gillenedine Zidane décoche une aile de pigeon dans la mâchoire du setter et feinte le repli stratégique poursuivi par le bas rouge.Coup de blues, coup de blues du setter, gillou il a frappe….Le poil roux s acharne quand a lui, sur pepette, et convoite un de ses mollets. Heureusement un ouvrier travaillant la rameutera la troupe de canidés en les menaçant avec un volant de voiture…. Finalement, on ne trouvera jamais les chutes d’eau mais une belle plage où on s’arrêtera pour se baigner.
Bon, tout ça ne nous fait pas avancer beaucoup !!! Nous sommes 6 bateaux a avoir la même route et a attendre que le vent se calme un peu : 3 bateaux américains, 1 australien, 1 anglais et les froggys comme ils nous appellent (mais rassurez vous, on ne se gene pas pour les traiter de Rosbifs !). Nous pensions tous partir le 26 mai mais après une dernière vérification, une dépression tropicale se balade sur les cotes du Nicaragua et nous empêche d’avoir la couverture météo voulue. On trépigne d’impatience et après bien des hésitations, les 6 bateaux partent attendre à Trujillo, sur la cote du Honduras, ou le mouillage est bien meilleur qu’a Guanaja. Cela ne nous fait gagner aucun mile !!!. Le mouillage de Trujillo est isole mais heureusement, il y a un restau/bar tenu par une Néo-Zélandaise qui rend plein de services aux gens de bateaux. On lui loue son petit bus une journée et les 6 couples vont visiter le village de Trujillo, niche aux pieds des montagnes verdoyantes, quelques kilomètres plus loin. L’entente est bonne entre les bateaux et tout le monde se retrouve au comptoir le soir…

Plat de résistance ;
Ce n’est finalement que le 30 mai que tout le monde lève l’ancre. Nous longeons, dans un premier temps, une partie de la cote du Honduras au moteur puis le vent se lève en début d après-midi et les choses se corsent… Nous mettons les voiles, coupons le moteur et commençons à tirer des bords pour avancer contre le vent. La première nuit sera vraiment galère : vents a 25 nœuds, rafales a 30 (la météo n’est vraiment pas une science exacte !), mer formée, orages toute la nuit. La balancine de grand voile se rompt, et va s’entortiller autour du foc a moitie enroule. Le capitaine part vers l avant pour démêler ce sac de nœud et s accrochant au balcon arrière pour sortir du cockpit, arrache la fixation de celui-ci, se rattrapant in extremis pour ne pas tomber a l’eau. Apres un round de vingt minutes, la balancine retrouvera sa place et le balcon sera refixé a l’aide de garcette.
Plus tard, dans la nuit, des coups de boutoir inquiètent l’équipage. Le tangon sorti de son logement martèle le pont, défonce la patte de fixation de la soute a voile et endommage la poulie de l enrouleur. Le capot de la soute traîne sur le pont, l’eau de mer envahit la soute extrayant de celle-ci, pare battage, cordages et autres matériels stockes dedans. Accroupi à l’avant le skippy entame un second round avec des paquets de mer le submergeant pour limiter les pertes et les dégâts. Anesthésie considérablement alourdi, est constamment balayée par des vagues que nous recevons en pleine tronche des que nous sortons dans le cockpit. Inutile de vous dire que l’amiral Pepette vomit déjà depuis plusieurs heures, la peur au ventre, se demandant bien qui est l’abruti qui a pu appeler ça de la plaisance. Il nous faudra environ 54 heures pour couvrir les 160 miles qui nous séparent de Cayo Vivorillo, ou se trouve un mouillage plus ou moins bien protégé. 15 miles avant le point de chute, nous mettons a nouveau le moteur pour arriver plus vite et enfin se reposer. 20 minutes après, pouf, pouf, le moteur s’arrête… Le capitaine se rue sur la mécanique et constate que nous avons de l’eau dans le diesel… Alors la excusez moi mais p….n de m…e de c….e de t……k de connerie de bateau……Ras le casque de cette ferraille qui flotte…. On remet donc la voile et on recommence à tirer des bords (quelle joie !!!). Le capitaine essaie de contacter les bateaux copains à la VHF. Tout de suite, le bateau australien répond. 4 bateaux sont déjà arrives au mouillage, le 5eme est retourne a Ganaja dans la nuit, problème de moteur… Nous arrivons à Cayo Vivorillo à la voile. Richard, du bateau anglais ‘Scorpio’ vient nous aider à mouiller et à nous remonter le moral. Il n’ est pas de trop car tout dans la soute est désolidarise, emmêle, et la commande du guindeau explosée. La liste des avaries est longue et nous ne sommes plus dans le New Jersey. Au milieu de nulle part, au large du Honduras et du Nicaragua, les premiers ports accessibles sont au moins à 200 miles d’un cote ou de l’autre et pas achalandés comme Cape May. Cayo Vivorillo est un caillou pose sur la mer ou se trouve environ 10 arbres, une maison délabrée et beaucoup d’oiseaux. Excusez mais on n’a pas pris de photos !!!. Gros dodo et soucis plein la tête. Le lendemain, une véritable chaîne de solidarité se met en place pour Anesthésie. Un bateau américain nous prêtera un appareil pour séparer l’eau du diesel, un autre des bidons.. Richard, du bateau ‘Scorpio » passera 12 heures a bord a filtrer le gaz oïl avec Gilles et a refaire fonctionner le moteur et arranger l’enrouleur. Pendant ce temps, Roger du bateau australien ‘Ednbal’ viendra réparer le guindeau électrique. Vraiment merci les copains !!!
Dessert
Nous repartons tous le lendemain (météo oblige !) pas mal fatigues et avec un Anesthésie bien graissé au diesel… Encore 51 heures de navigation avec, bien sur, le vent dans le pif les premières 24 heures. Personne n’est malade cette fois et ça change vraiment tout. Le capitaine enchaîne les purges de gasoil et éponge les fonds toutes les 2 heures (je pense qu’il commence en avoir marre…..). En effet, la fuite qui nous suit depuis le début et qui manifestement n’a pas été enraye par la soudure faite au Mexique, a pris des proportions inquiétantes. Nous devrons, encore une fois, sortir Anesthésie de l’eau, au Panama probablement, et prendre le temps de régler ce problème avec des gens compétents. Malgré tout, la navigation se passe bien, le moteur fonctionne (quel luxe !!) et nous arrivons au petit matin du 5 juin sur l’île de Providencia qui, malgré sa situation géographique, proche du Honduras et du Nicaragua, est Colombienne. Il serait trop long d’énumérer tout ce qui ne fonctionne plus sur Anesthésie (même la pendule s’est arrêtée !!). Nous sommes a nouveau dans une mauvaise période, 7 mois après le New Jersey, même si nous sommes contents d’avoir passe cette étape difficile avant la descente sur Panama. Mais, nous allons bien et prenons tout cela avec un grain de sel. Serait-ce le prix a payer pour voir toutes les belles choses que nous voyons ? Nous allons nous reposer et visiter l’île de Providencia qui est une des rares îles de la Caraïbe sans aucune infrastructure touristique. .