mardi 26 mai 2009

Du 29 avril au 25 mai 2009

Cabo San Lucas/Bahia Santa Maria/Bahia Asuncion/Bahia Tortugas/Bahia San Carlos/Bahia San Quintin/Ensenada, Mexique (700 miles)


eh les filles, ils sont partis sans nous !
voisin de palier ou paillasson a la marina Ensenada
cabo Colnett, toujours aussi frequente!
bahia san carlos
B52 en mission, guano sur le pont...
isla cedros et ses sommets convoites
entre mer et desert
bahia tortugas, joli porc de peche!
le soleil de plus en plus rare
on finit les restes
bahia santa maria


Nous restons une bonne semaine a Cabo San Lucas ou nous nous renseignons un peu plus sur cette fameuse grippe porcine qui montre le Mexique du doigt. Effectivement, elle fait les gros titres des journaux et nous voyons passer, ça et la, quelques personnes avec des masques chirurgicaux sur le groin, vendus 5$USD pièce. Nous, vous nous connaissez, pour ne pas dilapider nos deniers inutilement, nous vous écrivons avec une main sur la bouche pour ne pas vous contaminer. Apres discussions avec plusieurs personnes impliquées dans le tourisme (restaurateurs, tours opérateurs, loueurs de jet skis, etc…), tous s’accordent à dire que cette grippe est une manœuvre politique pour discréditer l’économie mexicaine qui se portait mieux vis-à-vis d’une devise américaine moins forte. En effet, elle est apparue, comme par hasard, 2 jours après la visite ‘del Negrito » comme se plaisent a l’appeler los mexicanos chez son homologue Calderon. Obama avait-il le virus dans ses valises ? Le 1 mai, malgré une météo incertaine, nous levons l’ancre pour le nord. Nous contournons la pointe, ‘Los Arcos’, et longeons la cote au moteur. En moins d’une demi-heure, le vent, la houle et le courant de face s’établissent, et nous freinent à moins d’un noeud. Nous levons les voiles et tirons des bords. Apres 4 heures de lutte pour parcourir 6 malheureux miles sur le fond (alors qu’en surface, nous en faisons au moins 15 !), écœurés, la gerbe au ventre, nous décidons de rebrousser chemin (2eme fois dans la carrière du capitaine !) et retournons au mouillage en moins d’une heure… (avec le vent dans le cul, le pitaine se régale sur les surfs mais garde a l’esprit qu il n’est pas sur sa route snif snif !!) Tout ceci est de bon augure pour remonter la Baja California !!! Nous prolongeons notre séjour à Cabo San Lucas et effectuons une deuxième tentative de départ le 4 mai aux aurores, après avoir constaté que le vent ne s’établissait que plus tard dans la matinée. Cette fois ci, l’essai est transforme et nous voila partis pour 180 miles. Le vent est faible, la mer plate et nous marchons au moteur tout le temps. A partir de Cabo San Lucas, les conditions météorologiques, influencées par le Pacifique Nord, changent du tout au tout. Le froid et le brouillard nous obligent à ressortir tenues de ski dans le cockpit et couette dans la bannette. Nous remettons les chaussons de refuge. Finies les baignades : l’eau est froide et plutôt grise…. Quelque chose s’achève… Si nous avions de la cannelle, nous ferions quelques petits grogs, mais malheureusement, nous n’avons plus de rhum… Nous jetons l’ancre dans la baie de Santa Maria, endroit isole ou seules quelques cabanes de pêcheurs résistent au vent. Nous y passons 3 jours sans pouvoir débarquer et achetons, pour quelques dollars, des langoustes aux pêcheurs qui passent, histoire d’améliorer l’ordinaire. Nouveau départ en milieu de nuit pour 180 miles supplémentaires le long de cette cote hostile, sans âme qui vive. Heureusement, de temps en temps, les dauphins nous suivent un moment, les baleines viennent souffler tout près d’Anesthésie et les loups de mers nous réveillent avec leur cri bien particulier. Notre prochain arrêt est prévu dans la Bahia Asuncion. Environ 30 miles avant l’arrivée, courant et vent se jouent a nouveau de nous et, pendant près de 2 heures, nous ne pouvons avancer malgré l’essai de différentes tactiques/techniques : moteur seul dans l’axe du vent, génois moitie enroulé + grand voile + moteur a 45 degrés du lit du vent, rien n’y fait ! Nous finirons, à force de peine et de misère, par atteindre le mouillage vers les 5 heures du matin, bien écœurés. Le capitaine rêve d’un moteur avec 20 chevaux de plus ou du vent portant. L’amiral, quant a elle, voit plutôt un gros cargo charger Anesthésie dans les prochaines semaines….A notre réveil, alors que l’équipage s’affaire a ranger le bateau sous de fortes rafales, l’alarme mouillage nous avertit qu’Anesthésie dérape (ça faisait longtemps !!!). En relevant l’ancre, on s’aperçoit qu’elle est plus chevelue que le groupe ZZ Top réuni ce qui n’aide pas a sa bonne tenue. Apres l’avoir peignée de toutes ses algues et sécurisé a nouveau ‘notre maison’, nous entamons un ‘pêcheur stop’ pour nous fournir en carburant (entendez diesel !) qui risque de nous faire défaut dans notre future progression. Rapidement, une barque s’approche et 3 sympathiques lascars nous proposent un débarquement a terre après avoir joué au ‘bateau tamponneuse’. Le capitaine est vraiment content d’avoir comme souvenir de Manuel, une belle grande rayure bleue sur coque blanche doublée d’un renfoncement de tôle !!! (j’en vois un qui rigole, ta gueule PD !). Toutefois, on ne peut leur en vouloir, nos 3 nouveaux copains nous véhiculent, nous trouvent du diesel et nous fournissent la météo des prochains jours. Le lendemain, lever au clairon a 3 heures du matin pour bénéficier de vents plus calmes et arriver de jour a Bahia Tortugas, unique village de cette cote ou nous pouvons nous réapprovisionner un tant soit peu, sous entendez le minimum. Encore une fois, les derniers miles qui nous séparent du mouillage sont longs et fastidieux face au vent !!! Plein le c… du rogntuju de vent de nord ouest !!! Pendant 2 jours, après avoir approvisionne le bateau en diesel, en eau potable et fait quelques opérations de maintenance, le farniente est au programme dans le village pauvre et poussiéreux de Bahia Tortugas (on est loin des boutiques de luxe de Cabo San Lucas !). Nos petits plaisirs se résument a manger des Tacos con carne asada (pas grand-chose d’autre !!!) accompagnés de Cerveza Pacifico. Le capitaine a retrouve au fond des coffres une vieille vodka éventée qu’il mélange avec du jus de mangue. Il en use et en abuse ! Hips ben quoi, c est le farniente non ?!! Depuis le départ de Cabo, nous sommes complètement décalés. Les réveils à trois heures du mat, les arrivées dans les mouillages souvent à la nuit, les quarts toutes les trois heures ne facilitent pas notre adaptation à la vie diurne classique. Le 16 mai, 2 journées de ‘beau temps’ (à savoir vents de nord ouest faibles !) sont annoncés et nous décollons de Bahia Tortugas, accompagnés très rapidement par de gros cétacés et autres mammifères marins. Petit café pour le capitaine qui après l’avoir amoureusement dosé, le recrache aussi vite qu il a été bu. Le thé de l’amiral est imbuvable aussi !! Nous nous apercevons que l’eau prise au ponton est javellisée ..a mort ! pouah ! Nous longeons une grande partie de la journée la magnifique île volcanique de los Cedros et rêvons de fouler ses sommets qui malheureusement ne sont pas accessibles. 80 miles plus au nord, nous faisons une nouvelle étape dans la Bahia San Carlos, accueillis par moult dauphins, loups de mer et oiseaux. Encore une fois, seul un camp de pêcheurs trahit une présence humaine. En journée, des ‘wind surfers’ et autres ‘kiters branleurs’ (coucou Cedricus !!) jouent avec le vent à l’extrême pointe. Nous restons dans la baie 2 jours sans possibilité d’obtenir la météo, ce qui nous oblige a partir ‘au feeling’ vers 2 heures du mat ! Encore et toujours face au vent, nous tirons des bords pendant plus de 24 heures pour atteindre le mouillage suivant situe dans la baie de San Quintin. Encore une fois, nous arrivons par une nuit noire et découvrons a la clarté un autre no man’s land. Nous y restons 2 jours à scruter le ciel et sentir le moment favorable pour un prochain départ. Le 2eme jour, une grosse houle rentre dans la baie, et opposée au vent, provoque d’impressionnantes déferlantes a quelques encablures d’Anesthésie (flippant, je vous assure !!!). Tous ces facteurs nous poussent a partir au petit matin pour parcourir a nouveau 100 miles jusque qu’a la ville d’Ensenada, dernier port mexicain en ce qui nous concerne. 30 heures de navigation nous seront nécessaires pour atteindre le port d’Ensenada ou nous nous amarrons à un quai de marina (ouf !). Apres 21 jours de navigation inintéressante (pratiquement toujours avec le moteur pour gagner en cap, vent et courant dans le nez !!), nous réalisons cependant que cela aurait pu être bien pire. N’ayant pu poser le pied a terre que 3 jours, inutile de vous préciser que nous sommes plutôt heureux de retrouver la civilisation, étant abonne au régime riz/pâtes/conserves depuis plus d’une semaine ! Du coup, hier nous nous sommes faits une orgie de crepes au petit dej et des sushis au diner !