jeudi 28 août 2008

Du 13 au 27 août 2008 – Colon/Panama City, (Canal de Panama) – 40 miles














Le capitaine écluse sans son verre
Pas de dérapage sur le lac Gatun
Entre atlantique et pacifique
Dernière concentration avant le grand océan
Tireurs de litres en promenade pour dessaouler
43 eme écluse sur 44 depuis Montréal
Nouveau lanceur de touline
Fête au pont des ameriques, Pacifique nous voici !


Toujours à Colon ou l’amiral Pepette commence les démarches pour passer le canal pendant que le capitaine se fait dorloter par sa maman en France. Celles ci sont en fait très simples. Pas besoin d’un agent pour les faire. En gros, on va à la tour de contrôle des autorités du canal s’enregistrer, le lendemain, un gars vient mesurer le bateau et poser des questions générales, surtout concernant le moteur. Troisième et dernière étape, le paiement. Ensuite, il suffit d’appeler les autorités du canal pour connaître le jour de passage. En ce moment, c’est la basse saison et on peut pratiquement choisir son jour de passage. Le 20 août au soir, le capitaine rentre ‘a la maison’ avec une grande boite de fromages qui puent !!! (Un vrai délice !!! Merci mamy Lucienne). Comme nous avons passé plus de temps que prévu a Colon, nous n’irons pas vers l’archipel des San Blas, ce qui nous détourne de notre chemin et nous oblige a revenir a Colon et Colon, ras le casque !!! C’est dommage mais bon, on essaiera de se venger dans l’archipel des Perlas coté pacifique. Le lendemain de l’arrivée du capitaine, nous appelons les autorités du canal pour savoir si nous pouvons passer le lundi 25 août. Pas de problème. Du coup, nous nous portons équipiers sur le bateau français ‘la belle mumu’ qui passe samedi soir, histoire de voir comment le transit se déroule. Tout se passe très bien pour ‘la belle mumu’ et nous trouvons cette expérience très utile pour notre prochain passage. Nous revenons à Colon en bus pour préparer Anesthésie car demain c’est le grand jour…
Lundi 25 août, préparation des aussières au 4 coins du bateau, pose des pneus et défenses sur les 2 cotés de la coque, protection du panneau solaire, démontage des pales de l’éolienne pour éviter que les toulines les cassent, plein de diesel. Pendant ce temps, l’amiral Pepette fait les courses et la cuisine pour l’équipage obligatoire (6 personnes en tout avec le pilote !) qu’il va falloir nourrir et faire coucher pendant un peu moins de 24 heures.
A 17h, nous sommes prêts et comme tous les voiliers en transit de l’Atlantique au Pacifique, nous avons rendez vous au mouillage du flat, a 18h ou un premier pilote va monter a bord et nous faire passer la première série de 3 écluses avant le lac Gatun. Pour éviter d’ancrer dans les 12 mètres d’eau, nous nous amarrons derrière un autre voilier, déjà au mouillage, qui nous prend gentiment notre ligne. Le pilote arrive vers 19h30 et nous explique que nous passerons seuls dans les écluses derrière un cargo que nous devons attendre encore une heure. Tout l’équipage en profite pour dîner et discuter. Vers 21h30, nous arrivons aux premières écluses ou 4 costauds nous envoient une touline chacun pour attacher les aussières, les reprendre a quai afin de stabiliser Anesthésie a l’intérieur de l’écluse. (Deux d’entre eux louperont leur premier tir qui les feront passer a nos yeux de tireur d’élite a tireur de litres !! hips!). Tout se passe a merveille malgré d’énormes turbulences crées, par la montée des eaux. Nous passons les 2 autres écluses et nous retrouvons vers minuit et demi dans le lac Gatun ou nous allons nous amarrer à une énorme bouée pour passer la nuit. Le pilote débarque et un second pilote viendra nous rejoindre demain matin entre 6h et 7 heures pour continuer le transit. Apres un drink alcoolisé accompagnant un petit dessert, tout le monde s’effondre au lit car la nuit va être courte.
Le lendemain, nous embarquons notre second pilote et nous voila repartis pour plusieurs heures de moteur afin de traverser le lac Gatun. La journée est belle et le paysage est assez joli. Le second pilote, comme le premier, est super sympa et n’arrête pas de manger !!! Vers midi, nous arrivons aux trois dernières écluses descendantes et la encore, tout se passe sans anicroches malgré les ratés des lanceurs de touline. Vers 14 heures, la porte de la dernière écluse s’ouvre et Anesthésie fend les eux du pacifique pour la première fois. Qui l’eut cru !!! Nous faisons péter le champagne en passant sous le pont des ameriques. On est super contents. Tout a été parfaitement maîtrisé. C’était même plus facile que de passer les écluses du Saint-Laurent ou il fallait se débrouiller seuls…
Nous allons mouiller près de la marina Flamenco à Panama City. Dernière petite croûte avant que l’équipage ne débarque et gros dodo car nous sommes crevés !!!
Depuis 2 jours, nous bullons a Panama city ou nous avons une vue imprenable sur la ville depuis l’ancrage.
Ce soir, nous allons guincher avec Mathieu (copain de MG et Teju) qui nous emmène au restaurant en ville !!!!

mercredi 13 août 2008

Du 11 juillet au 12 aout 2008 - Colon, Panama







1 mois a Colon ! Tu parles de vacances !
Déjà, nous allons vous planter le décor. Colon est donc la ville unique qui se trouve à l’entrée du canal de Panama cote atlantique. Pratiquement tous les voiliers doivent s’arrêter à Colon, soit pour passer le canal, soit pour faire un ravitaillement, soit pour essayer de réparer les bateaux. Avant Colon, il n’y a pas grand-chose et ensuite, il faudrait se rendre jusqu’a Carthagène en Colombie (ville superbe parait-il) pour avoir des services similaires. Comme ce n’est pas notre chemin, nous allons essayer de régler les problèmes à Colon. Il existe 2 marinas à Colon, Shelter Bay, marina toute neuve, très chère et située au milieu de nulle part, le mouillage près de la ville de Colon et le Panama Canal Yacht club dans la ville de Colon. Nous resterons à peu près 15 jours au mouillage. Nous sommes entoures de cargos qui transitent par le canal, l’eau évidemment est bien crade, c’est assez bruyant car jour et nuit, il y a l’activité du port ainsi que le trafic maritime, il pleut pratiquement tous les jours, l’humidité est a son top et pour finir, on n’est pas entoures que d’enfants de cœur : plusieurs annexes avec moteur seront volées durant la nuit. Mais comme dit le capitaine, ils peuvent toujours venir sur Anesthésie, y a plus rien qui marche !!! Ca, c’est pour le mouillage.
Lorsque nous allons a terre, nous débarquons au Panama Canal Yacht Club. Il faut payer 2 dollars US pour laisser Anesthésie Locale (faut pas se plaindre, cote pacifique, c’est 5 USD parait-il). Le Yacht club est en décrépitude. Il est surveille 24h/24h par des gardiens qui piquent du nez. Il y a un restaurant et un bar et une rampe pour lever les bateaux. On a du mal a croire que ce yacht club qui voit défiler des dizaines de voiliers du monde entier soit dans cet état-la !! Heureusement, le manager, Roger, est sympa et essaie de nous aider le plus possible. Par contre, a la réception, se trouve une mémé qui ne sait jamais rien, aussi rapide qu’un escargot en pleine sieste, aimable comme une porte de prison (d’ailleurs, nous nous sommes fâches avec elle, on se parle plus !!!). Par contre, ce qu’il y a de sympa au Yacht Club, c’est bien sur le bar ou pour la première fois depuis notre départ du Canada, nous retrouvons des bateaux européens (français essentiellement, allemands, espagnols etc.…) qui ont pratiquement tous des réparations a faire, que les bateaux soient neufs ou pas ! Nous apprendrons, en discutant entre nous, que nous avons paye plus du double à Bocas del Toro pour faire l’entrée dans le pays !!!!
Maintenant Colon. La ville est sale, dans un état de délabrement avancé (dommage, l’architecture serait assez chouette !) et affiche un taux de chômage de 55 %. Tout le monde nous explique qu’il est risqué de marcher dans Colon et qu’il faut prendre un taxi (1$ la course) pour tout déplacement. Il existe aussi a Colon une zone franche, 2 centres commerciaux tous neufs, fermés et/ou surveillés (style village touristique de Belize city) ou nous allons faire nos courses. Bref, nous faisons attention, circulons en taxi la plupart du temps et sortons avec le minimum sur nous. Nous nous demandons jusqu'à quel point cette psychose est fondée. Un jour, nous partons non loin de la marina sur la rue principale fréquentée et rentrons dans une quincaillerie. Le vendeur n’a pas ce que nous voulons et nous montre une seconde quincaillerie à 2 rues de là. Il nous conjure de nous y rendre en taxi car la zone est dangereuse ! Une autre fois, nous sortons de la marina pour aller en face voir un soudeur et la police s’arrête pour savoir si nous allons loin comme ça !! Bref, tous les commerçants nous disent de faire attention donc nous faisons très attention et ne marchons dans la rue qu’en de rares occasions (quelques mètres seulement pour justement trouver un taxi !!!). Cette ambiance ne nous aide pas à trouver les gens susceptibles de nous aider à faire nos réparations ou à dénicher les pièces détachées dont nous avons besoin. Sans parler du fait que nous ne pouvons vraiment pas aller nous détendre en faisant le marché par exemple ou en allant boire un coup ou manger au restau pour se changer les idées. Tout le monde reste au Yacht Club, ou, tenez vous bien, la direction décroche le téléphone mural tous les soirs de peur de se le faire voler… Nous parlons avec les locaux ‘gentils’ pour comprendre comment il peut y avoir 55 % de chômage dans une ville ou il y a tant d’activités (zone portuaire, activités du canal, zone franche etc.…). Plusieurs réponses : la population essentiellement noire ne veut pas travailler ou les boulots sont seulement donnés au gens de Panama city située a 1h30 de bus. Allez savoir !!!
Les travaux maintenant. Nous arrivons à Colon avec une longue liste de choses à faire. Nous commençons par l’électronique puisque le GPS et la VHF ne fonctionnent plus. Pour ça, nous avons la chance de tomber sur un électronicien chilien sympa, fiable et compétent (une denrée rare à Colon). Il teste le GPS et l’appareil fonctionne. C’est un problème de câble d’alimentation dans le bateau et le capitaine nous répare ça vite fait, bien fait. Par contre la VHF est morte (achetée en janvier dernier dans les Keys). C’est une carte qui doit être changée a l’intérieur et qui coûte plus chère que la VHF. Comme cette dernière est sous garantie pendant 3 ans, nous envoyons 2 e-mails à Unidem en leur demandant de nous proposer une solution. Réponse : vous n’etes pas aux Etats-Unis, nous ne pouvons rien faire pour vous. Ceux- la, on leur réserve une petite visite lors de notre prochain séjour aux US. Ils vont se la garder leur camelote !!! Le capitane a alors la brillante idée de ressortir la vieille VHF et de l’amener a l’électronicien. Il la répare et nous revoilà partis avec notre bonne vieille VHF de plus de 20 ans. Apres, nous nous attelons au problème de la fuite à l’arrière que nous nous trimbalons depuis Cuba. Comme nous ne voulons pas, comme au Mexique, prendre le premier soudeur qui a obtenu son diplôme dans Bonux, nous allons nous adresser à une compagnie qui a pignon sur rue, est proche du yacht club, à bonne réputation mais est plus chère bien sur. L’entreprise en question travaille avec les cargos, est capable de fournir un soudeur 24h/24h et nous assure que dés que le bateau sera levé, un soudeur viendra inspecter et voir le travail a faire. Nous prenons donc un rendez vous avec le Yacht club pour lever Anesthésie quelques jours après. Entre temps, nous cherchons quelques litres d’antifouling rouge pour passer sur la carène après les travaux de soudure. La, les choses se compliquent. Impossible de trouver un trace de pot de peinture pour voilier en acier au Panama. On hallucine ! En fait, les magasins de peinture travaillent par contrat avec les cargos et n’ont pas vraiment de stock pour les voiliers. Nous traitons d’abord avec un gars du club nautique qui nous promettra bien des choses pendant plusieurs jours et finalement ne viendra jamais aux rendez vous et ne répondra pas a nos appels. Il nous fera perdre une semaine pratiquement et nous devrons annuler le rendez-vous pour sortir le bateau. Apres bien des appels téléphoniques et des informations contradictoires, nous partons une journée a Panama City afin de dénicher un pot d’antifouling. La seule chose que l’on trouve c’est un pot de 5 gallons d’antifouling rouge (beaucoup trop pour nous !) que le gars veut nous vendre 1000 USD (carrément !). Nous refusons et il finit par nous proposer 2,5 gallons mais couleur noire. Alors allons y pour du noir !!! Nous passerons une couche noire sur l’ensemble de la carène !!! Nous reprenons un autre rendez-vous avec le Yacht Club pour lever Anesthésie et devrons attendre une bonne semaine car un autre bateau est sur la rampe. La veille de cette manœuvre, nous allons voir le soudeur pour s’assurer de sa présence. La, on apprend pour la première fois que, comme nous sommes dans la zone du canal, un expert doit d’abord venir au bateau et nous délivrer un permis de feu avant d’effectuer les travaux de soudure, tout ça pour la modique somme de 360 USD ! Bien sur, on discute pour éviter cette étape, on se renseigne mais rien a faire, c’est la procédure !!! Nous faisons lever le bateau (4eme fois depuis notre départ – un record pour le capitaine !), monsieur permis de feu arrive, inspecte, encaisse puis 2 soudeurs travailleront pendant 6 heures de façon sérieuse avec l’équipement adéquate. Ils testeront les soudures à l’aide de liquide fluorescent et nous espérons que le problème de fuite va devenir chose du passé !!! On verra vraiment ça à la prochaine navigation !!! Une fois les soudures faites, nous nettoyons la coque afin de passer une couche de notre nouvel antifouling noir. On s’aperçoit alors que non seulement l’antifouling est pâteux, difficile a passer (fond de pot) mais qu’en plus, nous n’en aurons même pas assez pour finir une couche. On s’est encore bien fait avoir !! C’est la panique pendant 24 heures car nous savons combien cela peut être difficile et lent de trouver ce genre de produit au Panama et chaque jour sur la rampe nous coûte 66 USD ! Nous voila à téléphoner partout pour trouver a nouveau de l’antifouling noir car la coque est a moitie peinte !!! Alors, il y a 2 semaines, il n’y avait pas de rouge, que du noir. Maintenant, tout le monde a du rouge, mais pas de noir. C’est à se taper la tête contre les murs ! Finalement, sur les pages jaunes, nous finirons par trouver un gars qui peut nous vendre 5 gallons de noir et viendra nous l’amener jusqu'à Colon. Tout cela nous coûte une beurrée mais nous n’avons pas le choix !!! Du coup, nous tartinons 3 bonnes couches d’antifouling sur Anesthésie et avons la chance d’avoir une belle journée sans pluie ce jour la (très rare !!!).
Quoi d’autre ? Durant ce dernier mois, nous ferons également plein de petites choses. Nous irons a Panama City rencontrer Mathieu, copain de MG et Teju qui lui, a reçu pour nous, un kit de joints via la France (merci les copains !). Autant lui que nous n’avons pas beaucoup de temps mais on se promet de se revoir cote Pacifique. Suite a cette visite le capitaine mettra une journée a changer le joint de la pompe a gasoil qui montrait des signes de faiblesse. On fera aussi vérifier la grand voile. On se renseigne également pour installer un séparateur eau/gasoil (seule chose non finalisée ce jour). On finira par trouver un néon pour remplacer celui de la cuisine qui ne fonctionne plus depuis le Guatemala (si vous saviez ce que c’est difficile de trouver un néon !!!). Le capitaine réparera le balcon arrière abîme lors de notre traversée vers Cayo Vivorillo. En tout cas, on devrait repartir avec un Anesthésie relooké, qui, je l’espère, va nous laisser en paix pendant un moment !!!!!
Enfin, un autre événement a rendu difficile notre séjour à Colon. En effet, depuis Bocas Del Toro, les nouvelles concernant l’état de santé du père de Gilles ne sont pas bonnes. Papa Mardon enchaîne les séjours à l’hôpital et nous nous attendons au pire. Cela nous rajoute du stress et bien sur de la culpabilité d’être si loin. Faut-il rentrer, faut-il attendre ? Devons nous poursuivre nos travaux et prendre des rendez-vous comme si rien n’était ? Finalement, la nouvelle tombe le 28 juillet. Le père de Gilles est décédé. Nous finissons les travaux en cours, mettons Anesthésie a quai au Yacht club pour que je puisse rester en sécurité et le capitaine part pour la France du 9 au 20 août pour passer du temps avec sa famille.
Je suis donc toute seule au Yacht club jusqu’au 20 août et n’ai pas vraiment le temps de m’ennuyer. Nettoyage du bateau, ravitaillement, copies de cartes nautiques, démarches pour passer le canal etc.… S’ajoutent a cela les visites des gens de bateau (un petit apéro ? un petit dîner ? un petit film ?) qui font que le temps passe vite jusque la.
Et vous ? Comment c’était, vos vacances ?
Au fait, pas de photos de Colon, car bien sur, nous ne prenons pas l’appareil en ville. On vous avait quand même pris quelques photos de cargos, d’Anesthésie en plein toilettage mais on arrive plus à les charger sur l’ordinateur (encore un caprice !!!). On verra plus tard !!!