mercredi 13 août 2008

Du 11 juillet au 12 aout 2008 - Colon, Panama







1 mois a Colon ! Tu parles de vacances !
Déjà, nous allons vous planter le décor. Colon est donc la ville unique qui se trouve à l’entrée du canal de Panama cote atlantique. Pratiquement tous les voiliers doivent s’arrêter à Colon, soit pour passer le canal, soit pour faire un ravitaillement, soit pour essayer de réparer les bateaux. Avant Colon, il n’y a pas grand-chose et ensuite, il faudrait se rendre jusqu’a Carthagène en Colombie (ville superbe parait-il) pour avoir des services similaires. Comme ce n’est pas notre chemin, nous allons essayer de régler les problèmes à Colon. Il existe 2 marinas à Colon, Shelter Bay, marina toute neuve, très chère et située au milieu de nulle part, le mouillage près de la ville de Colon et le Panama Canal Yacht club dans la ville de Colon. Nous resterons à peu près 15 jours au mouillage. Nous sommes entoures de cargos qui transitent par le canal, l’eau évidemment est bien crade, c’est assez bruyant car jour et nuit, il y a l’activité du port ainsi que le trafic maritime, il pleut pratiquement tous les jours, l’humidité est a son top et pour finir, on n’est pas entoures que d’enfants de cœur : plusieurs annexes avec moteur seront volées durant la nuit. Mais comme dit le capitaine, ils peuvent toujours venir sur Anesthésie, y a plus rien qui marche !!! Ca, c’est pour le mouillage.
Lorsque nous allons a terre, nous débarquons au Panama Canal Yacht Club. Il faut payer 2 dollars US pour laisser Anesthésie Locale (faut pas se plaindre, cote pacifique, c’est 5 USD parait-il). Le Yacht club est en décrépitude. Il est surveille 24h/24h par des gardiens qui piquent du nez. Il y a un restaurant et un bar et une rampe pour lever les bateaux. On a du mal a croire que ce yacht club qui voit défiler des dizaines de voiliers du monde entier soit dans cet état-la !! Heureusement, le manager, Roger, est sympa et essaie de nous aider le plus possible. Par contre, a la réception, se trouve une mémé qui ne sait jamais rien, aussi rapide qu’un escargot en pleine sieste, aimable comme une porte de prison (d’ailleurs, nous nous sommes fâches avec elle, on se parle plus !!!). Par contre, ce qu’il y a de sympa au Yacht Club, c’est bien sur le bar ou pour la première fois depuis notre départ du Canada, nous retrouvons des bateaux européens (français essentiellement, allemands, espagnols etc.…) qui ont pratiquement tous des réparations a faire, que les bateaux soient neufs ou pas ! Nous apprendrons, en discutant entre nous, que nous avons paye plus du double à Bocas del Toro pour faire l’entrée dans le pays !!!!
Maintenant Colon. La ville est sale, dans un état de délabrement avancé (dommage, l’architecture serait assez chouette !) et affiche un taux de chômage de 55 %. Tout le monde nous explique qu’il est risqué de marcher dans Colon et qu’il faut prendre un taxi (1$ la course) pour tout déplacement. Il existe aussi a Colon une zone franche, 2 centres commerciaux tous neufs, fermés et/ou surveillés (style village touristique de Belize city) ou nous allons faire nos courses. Bref, nous faisons attention, circulons en taxi la plupart du temps et sortons avec le minimum sur nous. Nous nous demandons jusqu'à quel point cette psychose est fondée. Un jour, nous partons non loin de la marina sur la rue principale fréquentée et rentrons dans une quincaillerie. Le vendeur n’a pas ce que nous voulons et nous montre une seconde quincaillerie à 2 rues de là. Il nous conjure de nous y rendre en taxi car la zone est dangereuse ! Une autre fois, nous sortons de la marina pour aller en face voir un soudeur et la police s’arrête pour savoir si nous allons loin comme ça !! Bref, tous les commerçants nous disent de faire attention donc nous faisons très attention et ne marchons dans la rue qu’en de rares occasions (quelques mètres seulement pour justement trouver un taxi !!!). Cette ambiance ne nous aide pas à trouver les gens susceptibles de nous aider à faire nos réparations ou à dénicher les pièces détachées dont nous avons besoin. Sans parler du fait que nous ne pouvons vraiment pas aller nous détendre en faisant le marché par exemple ou en allant boire un coup ou manger au restau pour se changer les idées. Tout le monde reste au Yacht Club, ou, tenez vous bien, la direction décroche le téléphone mural tous les soirs de peur de se le faire voler… Nous parlons avec les locaux ‘gentils’ pour comprendre comment il peut y avoir 55 % de chômage dans une ville ou il y a tant d’activités (zone portuaire, activités du canal, zone franche etc.…). Plusieurs réponses : la population essentiellement noire ne veut pas travailler ou les boulots sont seulement donnés au gens de Panama city située a 1h30 de bus. Allez savoir !!!
Les travaux maintenant. Nous arrivons à Colon avec une longue liste de choses à faire. Nous commençons par l’électronique puisque le GPS et la VHF ne fonctionnent plus. Pour ça, nous avons la chance de tomber sur un électronicien chilien sympa, fiable et compétent (une denrée rare à Colon). Il teste le GPS et l’appareil fonctionne. C’est un problème de câble d’alimentation dans le bateau et le capitaine nous répare ça vite fait, bien fait. Par contre la VHF est morte (achetée en janvier dernier dans les Keys). C’est une carte qui doit être changée a l’intérieur et qui coûte plus chère que la VHF. Comme cette dernière est sous garantie pendant 3 ans, nous envoyons 2 e-mails à Unidem en leur demandant de nous proposer une solution. Réponse : vous n’etes pas aux Etats-Unis, nous ne pouvons rien faire pour vous. Ceux- la, on leur réserve une petite visite lors de notre prochain séjour aux US. Ils vont se la garder leur camelote !!! Le capitane a alors la brillante idée de ressortir la vieille VHF et de l’amener a l’électronicien. Il la répare et nous revoilà partis avec notre bonne vieille VHF de plus de 20 ans. Apres, nous nous attelons au problème de la fuite à l’arrière que nous nous trimbalons depuis Cuba. Comme nous ne voulons pas, comme au Mexique, prendre le premier soudeur qui a obtenu son diplôme dans Bonux, nous allons nous adresser à une compagnie qui a pignon sur rue, est proche du yacht club, à bonne réputation mais est plus chère bien sur. L’entreprise en question travaille avec les cargos, est capable de fournir un soudeur 24h/24h et nous assure que dés que le bateau sera levé, un soudeur viendra inspecter et voir le travail a faire. Nous prenons donc un rendez vous avec le Yacht club pour lever Anesthésie quelques jours après. Entre temps, nous cherchons quelques litres d’antifouling rouge pour passer sur la carène après les travaux de soudure. La, les choses se compliquent. Impossible de trouver un trace de pot de peinture pour voilier en acier au Panama. On hallucine ! En fait, les magasins de peinture travaillent par contrat avec les cargos et n’ont pas vraiment de stock pour les voiliers. Nous traitons d’abord avec un gars du club nautique qui nous promettra bien des choses pendant plusieurs jours et finalement ne viendra jamais aux rendez vous et ne répondra pas a nos appels. Il nous fera perdre une semaine pratiquement et nous devrons annuler le rendez-vous pour sortir le bateau. Apres bien des appels téléphoniques et des informations contradictoires, nous partons une journée a Panama City afin de dénicher un pot d’antifouling. La seule chose que l’on trouve c’est un pot de 5 gallons d’antifouling rouge (beaucoup trop pour nous !) que le gars veut nous vendre 1000 USD (carrément !). Nous refusons et il finit par nous proposer 2,5 gallons mais couleur noire. Alors allons y pour du noir !!! Nous passerons une couche noire sur l’ensemble de la carène !!! Nous reprenons un autre rendez-vous avec le Yacht Club pour lever Anesthésie et devrons attendre une bonne semaine car un autre bateau est sur la rampe. La veille de cette manœuvre, nous allons voir le soudeur pour s’assurer de sa présence. La, on apprend pour la première fois que, comme nous sommes dans la zone du canal, un expert doit d’abord venir au bateau et nous délivrer un permis de feu avant d’effectuer les travaux de soudure, tout ça pour la modique somme de 360 USD ! Bien sur, on discute pour éviter cette étape, on se renseigne mais rien a faire, c’est la procédure !!! Nous faisons lever le bateau (4eme fois depuis notre départ – un record pour le capitaine !), monsieur permis de feu arrive, inspecte, encaisse puis 2 soudeurs travailleront pendant 6 heures de façon sérieuse avec l’équipement adéquate. Ils testeront les soudures à l’aide de liquide fluorescent et nous espérons que le problème de fuite va devenir chose du passé !!! On verra vraiment ça à la prochaine navigation !!! Une fois les soudures faites, nous nettoyons la coque afin de passer une couche de notre nouvel antifouling noir. On s’aperçoit alors que non seulement l’antifouling est pâteux, difficile a passer (fond de pot) mais qu’en plus, nous n’en aurons même pas assez pour finir une couche. On s’est encore bien fait avoir !! C’est la panique pendant 24 heures car nous savons combien cela peut être difficile et lent de trouver ce genre de produit au Panama et chaque jour sur la rampe nous coûte 66 USD ! Nous voila à téléphoner partout pour trouver a nouveau de l’antifouling noir car la coque est a moitie peinte !!! Alors, il y a 2 semaines, il n’y avait pas de rouge, que du noir. Maintenant, tout le monde a du rouge, mais pas de noir. C’est à se taper la tête contre les murs ! Finalement, sur les pages jaunes, nous finirons par trouver un gars qui peut nous vendre 5 gallons de noir et viendra nous l’amener jusqu'à Colon. Tout cela nous coûte une beurrée mais nous n’avons pas le choix !!! Du coup, nous tartinons 3 bonnes couches d’antifouling sur Anesthésie et avons la chance d’avoir une belle journée sans pluie ce jour la (très rare !!!).
Quoi d’autre ? Durant ce dernier mois, nous ferons également plein de petites choses. Nous irons a Panama City rencontrer Mathieu, copain de MG et Teju qui lui, a reçu pour nous, un kit de joints via la France (merci les copains !). Autant lui que nous n’avons pas beaucoup de temps mais on se promet de se revoir cote Pacifique. Suite a cette visite le capitaine mettra une journée a changer le joint de la pompe a gasoil qui montrait des signes de faiblesse. On fera aussi vérifier la grand voile. On se renseigne également pour installer un séparateur eau/gasoil (seule chose non finalisée ce jour). On finira par trouver un néon pour remplacer celui de la cuisine qui ne fonctionne plus depuis le Guatemala (si vous saviez ce que c’est difficile de trouver un néon !!!). Le capitaine réparera le balcon arrière abîme lors de notre traversée vers Cayo Vivorillo. En tout cas, on devrait repartir avec un Anesthésie relooké, qui, je l’espère, va nous laisser en paix pendant un moment !!!!!
Enfin, un autre événement a rendu difficile notre séjour à Colon. En effet, depuis Bocas Del Toro, les nouvelles concernant l’état de santé du père de Gilles ne sont pas bonnes. Papa Mardon enchaîne les séjours à l’hôpital et nous nous attendons au pire. Cela nous rajoute du stress et bien sur de la culpabilité d’être si loin. Faut-il rentrer, faut-il attendre ? Devons nous poursuivre nos travaux et prendre des rendez-vous comme si rien n’était ? Finalement, la nouvelle tombe le 28 juillet. Le père de Gilles est décédé. Nous finissons les travaux en cours, mettons Anesthésie a quai au Yacht club pour que je puisse rester en sécurité et le capitaine part pour la France du 9 au 20 août pour passer du temps avec sa famille.
Je suis donc toute seule au Yacht club jusqu’au 20 août et n’ai pas vraiment le temps de m’ennuyer. Nettoyage du bateau, ravitaillement, copies de cartes nautiques, démarches pour passer le canal etc.… S’ajoutent a cela les visites des gens de bateau (un petit apéro ? un petit dîner ? un petit film ?) qui font que le temps passe vite jusque la.
Et vous ? Comment c’était, vos vacances ?
Au fait, pas de photos de Colon, car bien sur, nous ne prenons pas l’appareil en ville. On vous avait quand même pris quelques photos de cargos, d’Anesthésie en plein toilettage mais on arrive plus à les charger sur l’ordinateur (encore un caprice !!!). On verra plus tard !!!

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Le rouge et le noir, c'est pas un titre de livre ça?? ;o)
Merci Catherine pour ces nouvelles fraiches, on commençait à se faire du souci et surtout à ne plus avoir de sujets de conversation...
Nous pensons très fort à vous et surtout à notre Gillou national bien sûr en espérant que vous pourrez reprendre de nouvelles aventures plus sereinement.
Énormes bisous et ne te fais pas trop draguer par les gars de bateau au paréo glissant dangeureusement... ;o)
A très bientôt,
Emma

Anonyme a dit…

Une grossse pensee pour vous deux et la famille de Gillou

On vous embrasse bien fort

Rébecca

Anonyme a dit…

la vie est ainsi faite, ton pere s'en va Gilles et pendant ce temps, il y a promo sur les grossesses a Montreal ...
Bonne retrouvaille a vous 2 le 20.

Anonyme a dit…

He le2rennes, c est quand qu on boit un coup pour feter ton retour de vacances ?

Rebecca

Anonyme a dit…

He Rebecca, ce site est un site sérieux et non un vulgaire site de rencontres pour beuverie en tout genre! ;o)
Mais bon à la réflexion, ce serait une très bonne idée de se retrouvre pour fêter le retour des 4rennes.
McDuffette

filauvent a dit…

Salut Pepette,
Un gros bisou des phébusiens, nous sommes toujours au Canada, dans le North Channel, pour 4 jours encore avant de rallier Mackinac et de faire route au sud.
Nous sommes de tout coeur avec vous et suivons vos aventures régulièrement
Franck et Nathalie

Anonyme a dit…

Bon alors je viens d'avoir le capitaine au telephone. Bah oui figurez vous qu'il a achete un cell!!! Je rigole :)
Il embrasse bien fort toute la gagne de Montreal.
Le capitaine a pu passer un moment en famille. Il sera de retour bientot sur Anesthesie et pres de sa pepette (attention a toi pepette, sort la nuisette). Ils ont prevu de traverser le canal et de faire la remonter.

Je me suis permise de passer le bonjour de la part tout le monde.

A+

Rebecca

ps: alors le2rennes, tu le paies ton pastis dans ta belle salle de bain?

Anonyme a dit…

Surtout qu'il devrait lui rester une bouteille (a2rennes) dans son sac entre les maillots mouillés, a moins qu'il l'ai bu tout seul dimanche dernier.

Et en passant ma femme n'est pas en solde.

Et pour l'essentiel, pepette et son matelot, on vous fait pleins de becks et on pense fort a vous.

Nico

Anonyme a dit…

Bonnes retrouvailles les amoureux!!!

Rébecca

Anonyme a dit…

Bonjour Catherine et Gilles,
Je lis régulièrement votre
blog et je vois que vous avez
pas mal de problème c'est dernier
temps.Mais que d'aventure.
ici le train train quotidien.
Je m'associe a votre tristesse
Gilles doit être de retour à
Panama
a Bientôt Jean-no

Anonyme a dit…

dites donc les bois sans soif, faudrait un peu se calmer quand meme. Le 2Rennes, il veut bien boire le pastis, mais transquillement. Il veut bien le boire avec vous, mais tjs transquillement, donc il va falloir a se calmer un peu !!!!
Donc pour que vous vous calmiez, je vais vous laisser du temps, surtout a toi Rebecca qui a l'air d'avoir TRES TRES soif.
jusqu'a mi-septembre le 2Rennes, il est plutot busy, apres on peut envisager quelque chose de raisonnablement liquide, voir avec un peu de solide aussi ...
Au fait c'est qui Gilous et Pepette qui vienne sur otre blogue comme ca !!! sans rien nous demander :-)